S’exprimer :
Manifester sa pensée, ses sentiments (par le langage, les gestes, l’art)
Annie au milieu de Emilie Chazerand
Les trois vidéos d'animation ci-dessous ont été réalisées dans le cadre de mon travail de fin d’études à Saint-Luc, en 2022. Inspirées du roman Annie au milieu d’Émilie Chazerand, elles ont pour but de donner vie aux personnages touchants et uniques de cette histoire. Ce livre raconte la vie de la famille Béliveau, marquée par l’amour et la complicité qui les lient autour d’Annie, une jeune fille atteinte de trisomie 21. À travers le regard de ses proches, on découvre un quotidien sensible, parfois drôle, où chacun tente de trouver sa place.
Je me suis très rapidement attachée aux personnages. Leurs histoires, leurs secrets et leurs émotions m’ont énormément touché. L’écriture rythmée et imagée de Emilie Chazerand m’a beaucoup plu, elle a réussi à donner aux personnages une forte personnalité grâce à une écriture bien particulière pour chacun. Les trois personnages principaux sont trois frères et sœurs. Le livre a la particularité de se concentrer sur un seul personnage par chapitre avec un point de vue interne de chaque protagoniste, toujours dans le même ordre : d’abord Velma, puis Annie et enfin Harold. Il était important pour moi d’illustrer ces trois personnages avec leurs différences, leurs secrets, leurs combats, leurs histoires… C’est pourquoi chaque personnage a son propre clip : son histoire, sa chanson, sa réinterprétation en animation.
Velma
Velma a 15 ans. Elle se définit comme «l’enfant-béquille», qui existe par et pour Annie, sa sœur trisomique. C’est une fille de rechange, conforme et adaptée. C’est une fille très réservée, discrète et reste seule au lycée. Elle n’a pas beaucoup d’ami.es. Elle écrit des listes «21» qu’elle accroche dans les couloirs de son lycée. 21 en référence à la trisomie de sa sœur. Ses listes, même avec des sujets différents, ont toujours un rapport avec Annie à la 21ème ligne. Le leitmotiv de ses chapitres sont le froid, la glace, la noyade… Elle dessine son autoportrait en tant que «Velmaberg», un gros bloc de glace qui ne ressent rien. Elle se sent seule, invisible et oubliée par ses parents. Elle se présente comme «pluton» : une planète «mineure et oubliable». Velma dessine beaucoup, elle dessine même sa sœur imaginaire : Anna. Anna c’est Annie mais sans la trisomie 21. Anna est une sœur un peu plus comme elle. Elle est toujours là, dans chaque reflets flou d’une vitrine ou dans le miroir de la salle de bain.
Annie
Du haut de ses 16 ans, Annie se retrouve au milieu, entourée d’amour et parfois de haine. Elle est au milieu de ses frères et sœurs, au milieu de Papa et Maman et au milieu des majorettes. Parce qu’il ne faut pas qu’on la voit trop mais il ne faut pas la mettre derrière non plus, ce serait mal vu… Annie a une passion : les majorettes. Elle aime énormément la musique qui «l’attrape». Elle ne peut pas s’empêcher de bouger, de s’amuser, de ressentir ce sentiment incroyable de bouger au rythme de la musique. Quand elle enfile son costume de Joyaux, elle ne sent plus Annie, elle n’est plus la trisomique 21 : c’est une majorette au milieu des majorettes «c’est les seules fois où je suis pas moi et j’adore, parfois». Mais elle se fait renvoyer de son club : trop différente et pas au niveau. Elle aimerait être traitée comme tout le monde «je suis une personne, pas un personnage». Elle fait des crises quand on se moque d’elle, quand il y a beaucoup de bruits ou des disputes : son monde s’effondre et devient noir et rouge.
Harold
Harold est un adolescent de 18 ans qui cache beaucoup de secrets et a beaucoup de sensibilité. Le leitmotiv de ses chapitres se résume à une enfance noyée, il se sent nul, moche, impuissant et en colère «je ne suis rien». Il a du devenir très (trop) vite autonome parce que ses parents ne s’occupent que d’Annie. Il traine avec sa solitude «le monstre». Cependant, c’est lui qui a proposé à toute la famille de créer «Annie et les barjorettes» pour pouvoir défiler au festival des majorettes. Il dupe tout le monde : il ne sait pas lire ni écrire, il a loupé son bac et a quitté le lycée pour devenir cuisinier dans une brasserie. Il fume en cachette. Mais surtout, il est amoureux de Camille. Il est comme la dernière pièce perdue d’un puzzle, il ne trouve pas sa place. Il court à la recherche du bonheur et de la vérité. Certains secrets finissent par être dévoilé et fait place à une énorme crise familiale ce qui provoque la fugue de Harold.
« La danse est le premier né des arts. La musique et la poésie s’écoulent dans le temps, les arts
plastiques et l’architecture modèlent l’espace. Mais la danse vit à la fois dans l’espace et dans le
temps. Avant de confier ses sentiments à la pierre, au verbe, au son, l’homme se sert de son propre
corps pour organiser l’espace et rythmer le temps. »